Monastère de Latroun : les moines replantent après l'incendie

6 godzin temu

Troquant son habit de moine contre une salopette et un chapeau, le père Christian-Marie s'agenouille aux côtés des bénévoles dans la terre fraîchement retournée. Il plante de nouvelles vignes pour remplacer celles détruites par un incendie en avril au monastère de Latroun.

La culture des raisins et la production de vin au monastère remontent à l'arrivée des moines français il y a 135 ans. Elles constituent depuis un pilier de leur vie spirituelle ainsi qu'un important moyen de subsistance.

Destruction d'un tiers des vignes

Les moines expliquent que les incendies de fin avril ont détruit près d'un tiers de leurs vignes, soit environ cinq hectares. Face à la destruction, ils ont lancé un appel à l'aide pour replanter les vignes, mobilisant une poignée de bénévoles venus creuser et planter sous un soleil de plomb.

Pour le père Christian-Marie, qui vit au monastère depuis près de 28 ans, planter de nouvelles vignes est « un symbole d'espoir ». « Parce que si nous pensions que demain, la terre serait bombardée et réduite à néant, nous n'entreprendrions rien », confie-t-il.

Prière pour la paix

« Pour moi, c'est très important de prier pour la paix quand je vis dans ce monastère », ajoute le père Christian-Marie. Dans le silence, les bénévoles transportent des plateaux de jeunes plants qu'ils alignent soigneusement en longues rangées sur une parcelle du monastère épargnée par les flammes.

Les moines en robe distribuent des piquets et pressent délicatement les plants dans la terre. Pour Noga Eshed, 74 ans, bénévole venue de Tel-Aviv, l'exercice représente une reconnexion avec la nature.

Reconnexion avec la terre

« Je vois des gens toucher la terre, le sol. Et ce n'est pas très courant. Nous sommes très déconnectés de cela de nos jours », dit-elle, une truelle à la main. Madame Eshed, qui a déjà été bénévole au monastère à plusieurs reprises, affirme que les « frères » sont de « bons amis ».

Les moines de Latroun appartiennent à l'ordre des trappistes, une branche du catholicisme romain centrée sur la prière contemplative et une vie de simplicité. Attisés par la canicule et des vents violents, des incendies de foręt avaient fait rage en avril dans les zones bordant l'autoroute entre Jérusalem et Tel-Aviv.

Évacuation du monastère

Les flammes ont atteint les abords du monastère de Latroun, entraînant l'évacuation de la vingtaine de ses occupants. « Cela a été très difficile parce que nous n'avons pas l'habitude de quitter notre monastère et certains frères sont très âgés », a dit à l'Agence France-Presse (AFP) le frère Athanase.

Au départ, les moines redoutaient que le monastère ait été détruit par les flammes, a-t-il indiqué. L'édifice a toutefois été épargné, bien que de vastes portions des terres agricoles aient été ravagées.

Oliviers également touchés

Outre les vignobles, le domaine de Latroun comptait environ 5.000 oliviers, dont un millier ont entièrement brûlé lors de l'incendie. Selon le frère Athanase, 70 % des oliviers ont souffert des flammes et il faudra environ quatre ans pour retrouver une production normale.

L'année dernière, le monastère a produit trois tonnes d'huile d'olive, mais « il n'y aura pas de production cette année », déplore-t-il. « C'est difficile pour nous car nous vivons de notre production », explique le moine.

Entre les mains de Dieu

Debout dans le vignoble nouvellement replanté, le père Aloïs espère que le monastère sera épargné à l'avenir par un incendie aussi destructeur. Il assure que les moines sont désormais mieux préparés.

« En fin de compte, nous sommes entre les mains de Dieu », lance-t-il avec confiance.

(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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